Maladie du corail : symptômes, causes et traitements
Vous remarquez de minuscules granulations corail ou orange sur des rameaux qui dépérissent ? Vos branches sèchent par endroits, malgré des arrosages réguliers ? Vous faites face à la maladie du corail, un champignon opportuniste bien connu des jardiniers. Rassurez-vous : avec un diagnostic sûr et quelques gestes simples, on contient très bien ce problème — et on redonne de la vigueur à l’arbuste.
Le saviez-vous ?
La couleur corail/saumon que vous voyez, ce sont des amas de spores prêtent à se disséminer. En vieillissant ou par temps sec, ces coussinets deviennent brun rouge puis noirs.
Détail important : la maladie du corail n’attaque presque jamais un bois parfaitement sain ; elle révèle souvent que la plante souffrait déjà (sol, taille, eau). C’est donc un signal autant qu’un pathogène.
Caractéristiques essentielles :
Nom du pathogène : Neonectria cinnabarina (syn. Nectria cinnabarina)
Type : champignon opportuniste (parasite de faiblesse) qui colonise d’abord le bois mort ou affaibli
Signes distinctifs : petites pustules (coussins) rose-saumon à corail, 0,5–2 mm, groupées sur l’écorce de rameaux morts/agonisants ; elles brunissent/noircissent en vieillissant
Symptômes : dessèchement de rameaux, feuilles qui flétrissent puis restent accrochées, rameaux cassants
Saison d’observation : toute l’année, très visible en automne/hiver sur le bois nu
Facteurs favorisants : blessures de taille, gel, sécheresse suivie d’humidité, ombre stagnante, sol compact/asphyxiant, carences
Gravité : rarement mortel sur un sujet vigoureux ; peut provoquer un dépérissement en escalier si l’arbre est très stressé
Traitement : hygiène de taille et amélioration des conditions culturales ; pas de fongicide « miracle » en jardin d’amateur
Le champignon Nectria cinnabaria se développe essentiellement sur les rameaux et branches des arbresaffaiblis, soit par des blessures de taille, soit par des accidents, soit encore par une maladie. Le champignon peut aussi se propager sur les arbres morts.
Le champignon se propage très rapidement par les spores pour contaminer d’autres arbres. Ces spores pénètrent la moindre fissure sans aucune difficulté.
La maladie du corail se décèle assez facilement grâce aux petites pustules sphériques qui parsèment l’écorce des branches.
De couleur orange, rouge à rose, ces pustules changent de teinte avec le temps et deviennent rouge brique très foncé presque noires. C’est à ce stade que les spores sont libérées pour aller infester d’autres arbres.
En évoluant, ces pustules génèrent des chancres car la sève circule mal dans les tissus des rameaux. L’écorce se fendille et se craquelle, les branches finissent par se dessécher et mourir. À ce moment-là, il est trop tard pour faire quelque chose.
Les traitements
Lorsque la maladie est installée, il est difficile de traiter. La seule solution est de couper les branches atteintes et de les brûler (si vous y êtes autorisé). Ensuite, protéger les plaies de coupe avec un mastic cicatrisant.
Une fois cette opération faite, vous pouvez pulvériser de la bouillie bordelaise.
Si l’arbre est atteint dans sa totalité, il est essentiel de l’abattre avant que le champignon touche d’autres arbres voisins.
Une fois que vous avez abattu votre arbre ou simplement éliminé les branches atteintes, nettoyez avec soin le sol en éliminant le moindre petit bout d’écorce ou de rameaux.
Mais il est préférable d’éviter l’apparition de la maladie par quelques gestes d’entretien simples.
Comment prévenir son apparition ?
Ramassez avec attention tous les débris au sol, car les feuilles comme les brindilles ou les branches mortes sont susceptibles d’abriter le champignon
Soignez la taille de vos arbres en faisant des coupes nettes et précises. Taillez toujours juste au-dessus d’un bourgeon et surtout appliquez un mastic cicatrisant pour ne pas laisser les plaies de taille béantes. Et surtout n’oubliez pas de nettoyer et désinfecter vos outils de taille à l’alcool à brûler après et avant une intervention
Faites des apports de compost et de fumier bien décomposé au printemps pour renforcer les défenses de vos arbres
Évitez les excès d’eau au pied des arbres
FAQ – questions fréquentes
Faut-il traiter au fongicide ?
En jardin d’amateur, non dans 99 % des cas. La taille hygiénique + l’amélioration de culture suffisent. Sans cela, les produits n’apportent rien.
Puis-je composter les branches malades ?
Mieux vaut éviter le compost domestique (température trop faible). Direction déchetterie ou brûlage autorisé.
Est-ce dangereux pour l’arbre à long terme ?
Un sujet vigoureux récupère très bien si vous taillez en bois sain et améliorez le site. Un arbre très fatigué peut poursuivre son dépérissement en escalier : intervenez tôt.
Quand tailler pour limiter les risques ?
Par temps sec. Sur essences sensibles (érable, bouleau…), privilégiez une taille estivale légère pour de petites plaies qui cicatrisent vite.
Comment éviter la réapparition ?
Gardez la plante aérée, évitez les grosses blessures, arrosez profond en été, drainez en sol lourd, et pailler. Faites un contrôle visuel en hiver : plus facile à repérer quand l’arbuste est nu.
Conseil malin
En taillant proprement dans le bois sain, en éliminant les rameaux atteints, puis en redonnant de la vigueur (sol vivant, eau maîtrisée, lumière), vous stoppez net le problème. Une routine d’observation hivernale, quelques coupes bien placées, et vos arbustes repartent — sains, florifères, durables.
Écrit par Pascale Bigay | L'écriture a ponctué la vie de Pascale. Tout comme la nature, la botanique, le jardinage... C'est pourquoi à travers ses mots, elle vous fait partager ses expériences et ses découvertes de jardinage, ses plantations de vivaces ou d'arbustes, ses recettes du potager, la vie de ses poules...