Un jardin sans arrosage, c’est possible (et magnifique)
Entre sécheresses à répétition, restrictions d’arrosage et hausse des températures, de plus en plus de jardiniers s’interrogent : est-il encore possible de jardiner sans gaspiller l’eau ? La réponse est oui, à condition de changer de perspective. Plutôt que de lutter contre le climat, pourquoi ne pas composer avec lui ?
Aménager un jardin sec, c’est faire le choix de la résilience, de la beauté sans excès, et d’un jardin adapté à son environnement. Ce n’est ni triste, ni terne : bien au contraire, les jardins secs débordent de textures, de parfums et de floraisons lumineuses.
Le saviez-vous ?
Un jardin sec n’est pas synonyme de désert. Dans le sud de la France, certains jardins secs comptent plus de 300 espèces végétales, toutes adaptées à la sécheresse. Ce type de jardin attire une biodiversité exceptionnelle : abeilles, lézards, papillons, oiseaux…
Et certains végétaux – comme la lavande ou le romarin – offrent en plus des usages médicinaux, aromatiques ou culinaires. Une véritable richesse… sans gaspiller d’eau.
1- Les végétaux de ce jardin sec
Cet aménagement urbain évoque avec beaucoup de réalisme un torrent asséché dévalant les pentes d’un paysage de garrigue. Sur fond d’alignement d’arbres aux formes verticales, devancées par une haie moutonnante d’éléagnus et de fusains se profile une grande plage de galets blancs. Celle-ci est interrompue par un cheminement de gros galets rouges où alternent des plantes basses aromatiques.
Le jardinier joue sur le contraste des couleurs de feuillage, vert sombre argenté pour l’un et vert éclatant pour l’autre et sur la taille individuelle de chaque sujet pour diversifier la scène.
Ainsi les arbustes affichent des formes moutonnantes ou cubiques de différentes dimensions qui évoquent un paysage naturel.
Les végétaux typiques des garrigues
En quelques traits, le mariage du minéral et de quelques végétaux typés suffit à peindre un paysage méditerranéen sous un soleil de plomb d’où s’élève une brise légère.
Le mouvement léger et la blondeur des chaumes du Stipa contrastent joliment avec les épis colorés et raides des lavandes d’une part et les formes massives des galets rouges et des buis d’autre part.
On peut planter des petits arbres comme l’olivier ou l’arbousier
Les grandes plages de galets rouges, blancs ainsi que le sable dessinent des taches de couleur bien définies.
La présence du minéral en paillage contribue à l’évocation de la garrigue ainsi qu’au maintien de la fraîcheur du sol.
Ce déferlement de galets empreints de parfums de garrigue s’accompagne d’éléments structurant forts.
Les grandes potées émaillées de rouge ou de bleu et un grand palmier viennent rafraîchir l’ambiance tout en nous ramenant à quelque chose de plus exotique et urbain.
Le palmier est un Coco du Chili (Jubaea chilensis), un magnifique sujet aux palmes courbes qui trône royalement dans un grand bac de bois et donne du relief à la scène.
La suite va nous aider à comprendre comment les formes interviennent dans notre perception de la scène.
2 – Le rôle des formes
La forme des feuilles, des fleurs, la texture des feuillages doivent jouer le rôle principal dans une association. La réussite d’un massif doit pouvoir s’apprécier sur une photo noir et blanc même si la couleur apporte indéniablement une dimension supplémentaire. Elle doit cependant rester secondaire.
Utilisez l’effet d’optique pour accentuer la profondeur
Perspective accentuée par les formes
Par un effet d’optique, les formes calmes, arrondies, moutonnantes des boules de buis, des poteries paraissent proches tandis que les formes verticales des peupliers, des poteries étroites, des rameaux élancés du romarin ou des lavandes prennent du recul.
En associant les deux silhouettes, la perspective s’en trouve renforcée si bien que l’espace semble plus grand.
Faites le lien en introduisant des formes souples
Stipa tenuifolia
Les formes plumeuses du cheveu d’ange adoucissent le passage des formes raides dressées aux formes en boules des galets ou des buis.
Les santolines argentées ajoutent une touche également plus naturelle avec leur port buissonnant irrégulier et tapissant.
Adopter le paillage minéral ou végétal
Le paillage, c’est le bouclier du jardin sec. Il limite l’évaporation, protège les racines, et évite la pousse des herbes indésirables.
Deux options efficaces :
Paillage minéral : gravier, pouzzolane, ardoise pilée – parfait autour des plantes méditerranéennes
Paillage végétal : BRF, paille, copeaux – plus adapté aux massifs mixtes ou jeunes plantations
💡 Associez paillage + couvre-sol = sol protégé toute l’année, sans arrosage.
3 – Oublier le gazon (et ne pas le regretter)
Le gazon traditionnel est le plus grand consommateur d’eau du jardin. En jardin sec, on le remplace sans peine.
Alternatives :
Prairie fleurie avec graminées et annuelles rustiques
Résultat : un sol vivant, coloré, accueillant pour la faune… et aucun arrosage.
4 – Penser au long terme
Un jardin sec s’améliore avec le temps. Chaque saison, les plantes s’ancrent plus profondément, demandent moins d’intervention, et deviennent plus belles.
Arrosez uniquement la première année, puis laissez faire
Observez vos plantes : celles qui souffrent trop peuvent être remplacées par plus adaptées
Acceptez une esthétique plus libre et naturelle, pleine de diversité
FAQ – questions fréquentes
Peut-on créer un jardin sec sur un sol argileux ?
Oui, mais il faudra drainer les zones clés avec du gravier ou surélever les plantations en butte ou en rocaille.
Faut-il arroser les plantes résistantes à la sécheresse ?
Uniquement la première année, pour favoriser l’enracinement. Ensuite, elles se débrouillent seules.
Quels sont les meilleurs couvre-sols pour terrain sec ?
Thym serpolet, lippia, helichrysum rampant, sédums, origan nain… Tous résistent à la chaleur et forment un tapis végétal.
Peut-on avoir un jardin sec fleuri ?
Oui, certaines plantes comme la gaura, le ciste, la lavande ou le pavot de Californie offrent des floraisons abondantessans arrosage.
Un jardin sec est-il compatible avec la faune ?
Tout à fait. Les plantes méditerranéennes attirent pollinisateurs, lézards, oiseaux, et favorisent la biodiversité locale.
Cet aménagement urbain évoque avec beaucoup de réalisme un torrent asséché dévalant les pentes d’un paysage de garrigue. Sur fond d’alignement d’arbres aux formes verticales, devancées par une haie moutonnante d’éléagnus et de fusains se profile une grande plage de galets blancs. Celle-ci est interrompue par un cheminement de gros galets rouges où alternent des plantes basses aromatiques.
Seuls deux types d’arbustes sont plantés : Eléagnus x ebbingei et Fusains du Japon (Euonymus japonicus).
En quelques traits, le mariage du minéral et de quelques végétaux typés suffit à peindre un paysage méditerranéen sous un soleil de plomb d’où s’élève une brise légère.
Les grandes plages de galets rouges, blancs ainsi que le sable dessinent des taches de couleur bien définies.
