Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le bananier japonais (ou Musa basjoo) ne produit pas de bananes comestibles. Malgré tout, il s’agit d’un bananier à la silhouette spectaculaire, capable de transformer un coin de jardin ou les abords d’une terrasse en véritable décor exotique. Sa croissance rapide, son feuillage immense et son allure de faux palmier en font une plante de choix pour créer une ambiance de jungle luxuriante, même dans les régions au climat relativement frais.
Musa basjoo en résumé :
Nom latin : Musa basjoo
Synonymes : Musa japonica, Musa acuminata ‘Basjoo’
Famille : Musacées
Type : Arbre
Hauteur : 3 à 5 m
Largeur : 2 à 4 m
Exposition : Ensoleillée
Sol : Léger, fertile, non-calcaire et bien drainé
Rusticité : Semi-rustique
Feuillage : Persistant
Floraison : Estivale
Présentation du Musa basjoo
Le bananier japonais est un arbre à feuilles persistantes (dans les régions les plus douces), arborant un joli vert tendre. Ses feuilles immenses, de forme arquée, peuvent atteindre jusqu’à 3 m de long et se déploient en éventail au sommet d’un pseudo-tronc formé par l’enchevêtrement des pétioles. Ce port élancé et généreux crée rapidement un large parasol végétal qui apporte ombre et fraîcheur au jardin.
Sa croissance est rapide dès que les températures remontent. En quelques années seulement, un sujet jeune peut atteindre 3 à 5 m de hauteur et 2 à 4 m d’envergure. Cette vigueur en fait une plante idéale pour structurer un massif ou habiller un mur de fond peu attractif.
La floraison intervient en cours d’été, lorsque la plante est bien installée. De grandes bractées enveloppent alors des fleurs de 3 cm, jaune crème et pendantes. Elles sont parfois suivies de fruits ovoïdes verts, de 5 à 6 cm, non comestibles. Dans un jardin d’ornement, on apprécie surtout l’aspect graphique de ces inflorescences et de ces pseudo-bananeers miniatures qui renforcent l’esprit exotique.
Plantation du bananier du Japon
Le Musa basjoo ne se plaira pas partout. Arbre exotique par excellence, il a besoin d’un bon ensoleillement et d’un endroit abrité pour exprimer tout son potentiel. L’exposition aux vents violents doit être évitée, car les feuilles, très grandes, se déchirent facilement. Cela ne met pas en danger la plante, mais nuit à son aspect décoratif.
Concernant le sol, privilégiez un terrain plutôt léger, bien drainé, riche en humus et contenant suffisamment de matière organique. Un sol trop compact et gorgé d’eau en hiver peut faire pourrir les rhizomes. Vous pouvez installer le bananier près d’un mur exposé au sud ou au sud-ouest, ou le placer au cœur d’un massif exotique, en compagnie de bambous non traçants, d’hostas, de fougères et d’arbustes au feuillage graphique.
Quand le planter ?
La période de plantation du Musa basjoo s’étale du printemps jusqu’à l’automne.
Au printemps, la terre se réchauffe progressivement et permet au bananier de bien s’enraciner avant l’hiver.
En climat doux, une plantation en fin d’été ou début d’automne est également possible, à condition de protéger le sujet dès le premier hiver.
Culture en pleine terre :
Réalisez une fosse de plantation large et profonde, afin de bien ameublir le sol et favoriser l’enracinement.
Plantation d’un bananier japonais en pleine terre
Améliorez la texture du sol par l’apport de sable et de terreau (ou de compost bien décomposé) pour obtenir un mélange léger et fertile.
Ôtez le pot du pied et désagrégez soigneusement la motte pour libérer les rhizomes et les racines.
Installez l’arbre dans le trou, en veillant à ce que le collet soit au niveau du sol, puis rebouchez en tassant bien la terre.
Effectuez un premier arrosage abondant pour chasser les poches d’air et mettre le sol en contact avec les racines.
Les premières semaines, surveillez l’humidité : le sol doit rester frais mais jamais détrempé. Un paillage organique ou minéral peut être installé dès la plantation pour limiter l’évaporation.
Le Musa basjoo en pot :
Ce mode de culture est particulièrement pratique pour les jardins situés dans des régions aux hivers rudes. De cette façon, il est plus simple de placer votre Musa basjoo dans une zone protégée à l’arrivée des premiers froids (véranda fraîche, serre froide, pièce lumineuse non chauffée).
La plantation diffère peu de la culture en pleine terre :
Choisissez un pot ou un bac suffisamment volumineux, avec une base large pouvant supporter la prise au vent du feuillage. Le conteneur doit également être percé au fond afin de faciliter l’écoulement de l’eau.
Réalisez un substrat à base de terreau ou de compost bien décomposé et de sable. Il est possible d’y adjoindre de la vermiculite, qui aura le double avantage de faciliter le drainage tout en conservant un peu d’humidité dans le sol.
Déposez une épaisse couche de billes d’argile au fond du pot pour permettre l’évacuation des excès d’arrosage et complétez ensuite avec votre mélange.
Installez l’arbre au centre, comblez avec le substrat, tassez et terminez par un arrosage copieux.
En pot, le bananier apprécie une exposition très lumineuse, sans soleil brûlant sur le conteneur lui-même pour éviter la surchauffe des racines.
Entretien du Musa basjoo
En ce qui concerne la taille du bananier japonais, elle n’est pas indispensable. Contentez-vous de couper les feuilles sèches ou abîmées près de la base afin de conserver un aspect net et d’éviter les foyers de maladies. Si un pseudo-tronc est complètement grillé par le gel, il peut être coupé au ras du sol au printemps : de nouveaux rejets repartiront du rhizome.
Protection hivernale et entretien du bananier japonais
En hiver, si une forte gelée est annoncée, pensez à préserver du froid votre Musa basjoo à l’aide d’un voile d’hivernage. Entourez le feuillage ou le pseudo-tronc avec le voile, sans trop serrer, de manière à emprisonner une couche d’air isolante.
L’application d’une épaisse couche de paillis permettra également de protéger le pied. Ce paillage peut être constitué de feuilles mortes, de broyat de branches ou de paille.
Rempotez tous les deux ans environ, en augmentant progressivement la taille du conteneur.
Au printemps et en été, surveillez l’arrosage : le substrat doit rester frais, surtout par fortes chaleurs.
Apportez un engrais tous les quinze jours environ (engrais liquide pour plantes vertes ou engrais organique riche en azote) pour soutenir la croissance.
À partir de l’automne, arrêtez le fertilisant et commencez à réduire la fréquence des apports en eau. En période de repos, le substrat doit rester juste légèrement humide, jamais détrempé.
Multiplication :
La propagation du Musa basjoo peut se faire par semis, au printemps :
Sélectionnez quelques graines mûres et limez légèrement un de leurs côtés.
Faites-les tremper dans de l’eau chaude pendant 24 h pour ramollir l’enveloppe.
Semez les graines à 1 cm de profondeur, dans des godets de terreau, et placez-les dans un endroit chaud (environ 21-24 °C). La levée peut aller de quelques jours pour les semences fraîches, jusqu’à 6 mois pour les plus vieilles.
Lorsque les plants font quelques centimètres de hauteur, transplantez-les dans un conteneur plus grand et commencez à les exposer progressivement à davantage de lumière.
Au bout de quelques mois, vous pourrez procéder au repiquage en pleine terre ou en bac.
Une autre technique de propagation consiste à diviser les drageons au début du printemps et à les repiquer dans le jardin. Pour ce faire, creusez au pied de l’arbre jusqu’à atteindre le rhizome. Prélevez ensuite le rejet en conservant le plus de racines possible. Installez le plant dans un conteneur ou en pleine terre, après avoir retiré quelques feuilles à la base de la tige pour limiter l’évapotranspiration.
Maladies et ravageurs :
Le bananier japonais est plutôt résistant aux maladies. En revanche, il peut parfois être la cible de ravageurs, surtout lorsqu’il est cultivé en intérieur ou sous serre, où l’air est sec et où la circulation d’air est limitée.
Il peut notamment être attaqué par les araignées rouges, les cochenilles et les pucerons. Inspectez régulièrement l’envers des feuilles et agissez rapidement avec des solutions douces (savon noir, décoction de plantes, douches fréquentes du feuillage).
Conseils malins
Le Musa basjoo peut être installé seul, comme élément central du jardin, à l’intérieur d’un massif de plantes basses par exemple. Placé au centre d’un massif de vivaces et de graminées, il attire immédiatement le regard et donne du relief à la scène.
Il est également possible de l’intégrer à la création d’un jardin exotique. Associez-le alors à des bambous non traçants, des palmiers rustiques, des gunneras, des fougères géantes ou encore des cannas.
Placé près d’une terrasse, d’un bassin ou d’une piscine, il renforce le sentiment de dépaysement et crée une atmosphère de vacances.
FAQ – Vos questions
Le bananier japonais produit-il des fruits comestibles ?
Non, les fruits du Musa basjoo sont généralement petits, verts et non comestibles. Cette espèce est cultivée avant tout pour son feuillage décoratif et son allure exotique.
Quelle est la rusticité réelle du Musa basjoo ?
Le rhizome peut supporter des gelées marquées s’il est bien protégé par un paillage épais. Le feuillage, lui, gèle dès les premières fortes gelées, mais la plante repart souvent du pied au printemps.
Faut-il rentrer le bananier en hiver ?
En climat doux et en pleine terre, une bonne protection du pied suffit souvent. En pot, il est préférable de déplacer le conteneur dans un endroit abrité des fortes gelées, tout en restant lumineux.
Où placer Musa basjoo dans le jardin ?
Installez-le dans un endroit ensoleillé, abrité des vents dominants, près d’un mur, d’une terrasse, d’un bassin ou au centre d’un massif exotique pour profiter pleinement de sa silhouette spectaculaire.
Puis-je cultiver Musa basjoo en intérieur ?
Il peut être cultivé en grand pot à l’intérieur l’hiver, dans une pièce très lumineuse et fraîche. Cependant, il s’épanouit beaucoup mieux en extérieur, dès que les températures le permettent.
Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.
