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Potiron et potimarron : différences, cuisson et idées cuisine

potiron potimarron

À l’automne, vous hésitez entre potiron et potimarron ? Vous n’êtes pas seul·e. Ces deux courges d’hiver se ressemblent, mais elles n’ont ni la même texture, ni la même intensité aromatique, ni la même tenue à la cuisson. Bonne nouvelle : en observant la forme, la peau et en connaissant leurs usages, on ne se trompe plus ni au marché, ni en cuisine.

Espèce botanique

  • Potiron : le plus souvent Cucurbita maxima (formes variées : « Rouge vif d’Étampes », « Blue Hubbard », « Jaune Gros de Paris », « Galeuse d’Eysines », « Marina di Chioggia »…).
  • Potimarron : type de potiron (groupe « kuri ») appartenant aussi à C. maxima. Sélectionné pour sa chair dense, sa peau fine et sa saveur de châtaigne.

Différences essentielles

Deux indices suffisent pour ne plus se tromper au marché et en cuisine.


Différence entre potiron (à gauche) et potimarron (à droite)
À gauche, le potiron — À droite, le potimarron
  • La forme d’abord : le potimarron ressemble à une grosse poire avec un col discret ; le potiron penche vers l’aplati (parfois turban), souvent très volumineux.
  • La peau ensuite : fine pour le potimarron (qui se mange), plus épaisse pour beaucoup de potirons. À l’intérieur, le potimarron offre une chair plus serrée et plus colorée, qui rend peu d’eau.

Retenez l’essentiel :

  • Potimarron = potiron « kuri » à peau comestible, chair dense, goût châtaigne → parfait pour veloutés, purées, gnocchis, risottos, cakes et pains au potimarron.
  • Potiron (au sens large maxima) = calibres plus grands, peau souvent à éplucher, chair douce mais parfois plus aqueuse → idéal rôti, gratiné, confit, en tatin salée ou en chutney. Avec la bonne méthode (pré-rôtir, égoutter), on concentre les arômes.

Pédoncule (tige du fruit)

  • Les deux, étant maxima, partagent un pédoncule rond, lisse, non anguleux, non évasé (à la différence de la citrouille C. pepo au pédoncule cannelé et dur).

Forme & calibre

  • Potiron : souvent aplati ou turbiné, très gros calibres possibles, côtes plus ou moins marquées selon variétés (jusqu’à plusieurs kilos, parfait pour les plats familiaux).
  • Potimarron : petit à moyen (800 g–2 kg), silhouette en goutte/poire, très identifiable ; pratique pour cuisiner à 2–4 convives sans restes.

Peau & préparation

  • Potiron : peau plus épaisse, souvent à peler (ou bien rôtir en quartiers puis prélever la chair cuite à la cuillère : plus rapide et moins dangereux que l’épluchage à cru).
  • Potimarron : peau fine et comestible après cuisson, un vrai gain de temps en soupe et en purée ; elle épaissit naturellement le velouté.

Chair & goût

  • Potiron : chair douce, parfois plus aqueuse selon variété et maturité ; excellente tenue en gratin et rôtis après pré-concentration au four.
  • Potimarron : chair dense et sucrée, saveur de châtaigne, texture naturellement crémeuse ; idéale pour textures onctueuses sans trop de crème.

Nutrition : tous deux sont riches en provitamine A (bêta-carotène), apportent des fibres et sont peu caloriques. La peau du potimarron ajoute des fibres et des micronutriments supplémentaires.

Conservation

  • Potiron : 2 à 4 mois à 12–15 °C, local sec, ventilé, à l’abri du gel et du soleil. Poser sur clayette ; contrôler l’apparition de spots mous.
  • Potimarron : 2 à 3 mois, à surveiller davantage (peau fine) ; éviter les chocs et l’humidité stagnante.

Après découpe : filmer au contact et réfrigérer (3–4 jours). Pour plus long : rôtir en dés, égoutter puis congeler à plat.

En cuisine : que faire avec l’un… et avec l’autre ?

Potimarron : le roi du crémeux

Vous voulez un velouté soyeux sans litrer la crème ? Partez sur le potimarron.

  • Soupe express (peau comprise) : lavez, épépinez, coupez en cubes, suez avec oignon et ail, couvrez d’un bouillon léger, mixez finement ; la peau épaissit et donne une texture onctueuse.
  • Purée & gnocchis : cuisson vapeur (goût préservé) ; muscade, beurre noisette ; liez avec œuf/farine pour des gnocchis moelleux ; finir au beurre et sauge.
  • Gâteaux & pains : sa faible teneur en eau évite les pâtes spongieuses et apporte un moelleux subtil (pain au potimarron, cake épicé).
  • Rôti : quartiers au four, huile d’olive, sauge ou romarin, 35–45 min à 180–190 °C ; terminer avec un trait de crème ou un yaourt citronné.

Potiron : doré, gratiné, confit

Vous cherchez le confit et les coins caramélisés ? Le potiron adore le four.

  • Gratin : tranches rôties à l’avance pour évaporer l’excès d’eau, puis appareil œufs + crème + parmesan ; chapelure/herbes pour le croustillant.
  • Dés rôtis aux épices : paprika fumé, cumin, piment doux, 40–50 min à 190 °C en retournant une fois ; final au miel ou sirop d’érable.
  • Tarte salée/tatin : précuisez et égouttez la chair pour éviter l’imbibition de la pâte.
  • Confiture & chutney : marie bien avec gingembre, cannelle, clou de girofle, zestes d’agrumes.

Notre avis : pour un velouté irrésistible ou un risotto crémeux, potimarron sans hésiter ; pour un gratin crousti-fondant et des dés rôtis parfumés, potiron, en pensant à concentrer sa chair au four.

Technique de cuisson : vapeur, four ou casserole ?

  • Vapeur : idéale pour préserver goût et texture, surtout pour potimarron (peau comestible). 12–18 min selon calibre.
  • Four : meilleur allié du potiron pour sécher et caraméliser (180–200 °C). Pensez au pré-rôtissage pour faciliter l’épluchage.
  • Casserole : possible, mais eau minimale. Ajouter le liquide petit à petit, compléter après mixage si besoin (sinon soupe fade).

FAQ questions fréquentes :

Le potimarron est-il un potiron ?

  • Oui. Le potimarron appartient à la même espèce (C. maxima) et au groupe “kuri”. C’est un type de potiron, sélectionné pour sa chair dense et sa peau fine.

Peut-on intervertir dans une recette ?

  • Oui, mais adaptez : avec un potiron plus aqueux, rôtissez/égouttez avant d’assembler ; avec un potimarron, réduisez les liquides (crème/bouillon).

Faut-il enlever la peau du potimarron ?

  • Pas nécessaire en soupe, purée, rôtis. En pâtisserie très lisse, vous pouvez l’éplucher, mais ce n’est pas obligatoire.

Comment bien conserver une moitié entamée ?

  • Filmez au contact, au frais (bas du frigo), consommez sous 3–4 jours. Vous pouvez aussi rôtir et congeler en dés.

Puis-je garder des graines pour semer ?

  • Oui si vous n’avez cultivé qu’une seule variété par espèce à proximité. Sinon, les hybridations au sein de C. maxima donneront des surprises l’an prochain.

Le potiron, l’une des courges les plus utilisées

Le potiron est l’une des cinq espèces de courges les plus cultivées dans tous les pays chauds ou tempérés de la planète. Ce sont les Portugais qui, au 15e siècle, importent en Europe ce gros fruit côtelé du Nouveau Monde.

Si nous avons l’habitude de trouver des potirons ronds à l’écorce orangée dans les rayons français, sachez qu’il en existe aussi à la forme allongée, cubique ou encore de couleur verte ou blanche. Tous renferment une chair orangée à la saveur douce, souvent plus subtile que celle de la citrouille, avec laquelle on le confond.


Potiron entier et en quartiers
Potiron : grand classique des soupes, gratins et rôtis d’automne

 

 

Le potimarron, inconnu en Europe avant le 20e siècle

Il faut attendre les années 1950 pour voir les premiers potimarrons garnir les étals français. Mis au point à partir de courges introduites en Asie par les Portugais, le potimarron serait originaire de l’île japonaise d’Hokkaido. Il doit son nom à la saveur de sa chair jaune-orangé rappelant celle de la châtaigne.


Potimarron rouge brique
Potimarron : peau fine comestible, chair dense et goût de châtaigne

 

Très reconnaissable à sa forme semblable à une grosse poire, le potimarron arbore le plus souvent une belle couleur rouge brique. Certains spécimens peuvent également être roses, orangés ou verts.


Crédits des visuels : Potiron et potimarron : ©Studio23 – stock.adobe.com • Potiron 1 : ©Barbara Pheby – stock.adobe.com • Potimarron 1 : ©SoniaC – stock.adobe.com


Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.