Chêne sessile (Quercus petraea) : plantation, entretien et caractéristiques
Dans la grande famille des chênes, faisons la connaissance du chêne sessile, de sa plantation à son entretien.
En résumé :
Nom latin : Quercus petraea
Famille : Fagacées
Type : Arbre
Hauteur : 30 m
Exposition : Ensoleillée à mi-ombragée
Sol : Tout type, profond, bien drainé
Rusticité : Rustique jusqu’à -15 °C (et souvent davantage une fois bien installé)
Croissance : Lente
Feuillage : Caduc
Floraison : Printemps
Présentation du chêne sessile
Noms communs : Chêne sessile, Chêne rouvre
Grand arbre majestueux des forêts européennes, le chêne sessile possède une longévité remarquable, puisqu’elle peut atteindre 1000 ans.
Son port, pyramidal en début de croissance, s’arrondit progressivement avec l’élargissement de sa cime.
Ses feuilles oblongues mesurent 15 cm de long pour 10 cm de large. Leur texture est plutôt coriace. De couleur vert foncé et légèrement lustré sur le dessus, elles sont vert-bleu et finement poilues au-dessous. En automne, elles se teintent progressivement de marron et d’orange.
La floraison se déroule au printemps, en même temps que la foliation. Les fleurs ont l’apparence de chatons jaunâtres qui se fondent avec le feuillage.
Les glands arrivent à maturité en automne. Ils ont une forme ovoïde et mesurent en moyenne 4 cm. À noter que la petite coupe qui entoure le fruit (la cupule) est directement rattachée aux branches.
Feuillage du chêne sessile (Quercus petraea) en gros plan
Cultivar
Il existe un cultivar du chêne sessile, sous l’appellation Quercus petrea ‘Columna’. Comme son nom l’indique, son port en colonne est plus étroit que l’espèce mère. Il convient particulièrement aux alignements, grands jardins où l’on souhaite limiter l’envergure, ou aux situations plus proches des habitations.
Ne pas confondre
Le chêne sessile peut être confondu avec son cousin le chêne pédonculé. Néanmoins, les feuilles de ce dernier sont plus grandes, moins découpées et, surtout, la partie qui les rattache aux branches (le pétiole) est beaucoup plus court.
Autre différence notable : chez le chêne pédonculé, les glands sont portés par un long pédoncule, alors que chez le chêne sessile ils semblent « collés » aux rameaux.
Plantation du Quercus petraea
En général, les chênes s’adaptent à presque toutes les conditions de culture. Ils peuvent même supporter les terrains calcaires. C’est également le cas pour le chêne sessile. Néanmoins, afin de favoriser son développement, un travail de la terre en profondeur est conseillé au moment de la plantation.
Quand le planter ?
Le début de l’automne est la meilleure période de plantation. En effet, elle laisse le temps au chêne sessile de développer son système racinaire, le rendant ainsi un peu plus résistant aux manques d’eau l’été suivant.
La plantation peut également se faire en fin d’hiver/début de printemps pour les sujets en conteneur, mais les arrosages devront alors être plus suivis la première année.
Comment planter le chêne sessile ?
Créez une grande fosse de plantation d’au moins 60 cm en tous sens.
Commencez par remplir le trou avec un mélange de terreau et de terre du jardin, afin de faciliter la reprise.
Dépotez l’arbre et désagrégez légèrement la motte afin d’en dégager quelques racines. Si le sujet est en racines-nues, baignez-les dans du pralin.
Positionnez votre chêne sessile dans la fosse, et tuteurez-le si besoin.
Rebouchez le trou en tassant suffisamment la terre.
Faites un premier apport abondant en eau.
Les premières années, un arrosage occasionnel en période de sécheresse estivale et un bon paillage au pied faciliteront l’implantation du jeune arbre.
Conseil malin : pour limiter les arrosages et le désherbage, recouvrez le sol autour du chêne sessile de 4 à 5 cm de paillis naturel.
Entretien du chêne rouvre
Seuls les arrosages et le paillage sont à surveiller lors des premières années de croissance de l’arbre. Une fois bien enraciné, le chêne sessile devient pratiquement autonome et ne demande plus de soins particuliers, hormis les interventions de sécurité (bois mort, branches gênantes).
Taille
En principe, la taille n’est pas nécessaire. Elle peut néanmoins être pratiquée pour structurer le chêne sessile au début de sa croissance, ou bien pour éliminer certaines branches devenues gênantes ou dangereuses. Dans tous les cas, la taille doit être pratiquée en hiver et en l’absence de gelées.
Sur les jeunes sujets, vous pouvez supprimer progressivement les branches basses pour dégager un tronc droit, tout en veillant à ne pas enlever trop de feuillage d’un seul coup.
Jeune chêne sessile en cours de formation de sa charpente
Multiplication du chêne sessile
La création de plants de Quercus petrea peut se faire soit par semis en automne, soit par greffe pour le cultivar ‘Columna’.
Récoltez les glands mûrs tombés au sol en automne et semez-les assez rapidement dans une zone protégée ou en pots profonds.
Protégez les jeunes plants des rongeurs et des sangliers, très friands des glands et des jeunes pousses.
Maladies et ravageurs
À l’instar des autres chênes, le chêne sessile peut être sensible à l’oïdium et à certaines galles, sans toutefois mettre sa santé en danger.
Côté insectes, ce sont les pucerons, les chenilles processionnaires, les mineuses et les guêpes à galles du chêne (Cynips quercusfolii) qui pourront poser problème.
Les attaques restent rarement mortelles sur un arbre bien installé, mais les processionnaires peuvent présenter un risque sanitaire pour l’homme et les animaux domestiques : il est alors recommandé de faire intervenir un professionnel.
Emploi du chêne sessile
Sans surprise, même si sa croissance est lente, les dimensions du chêne rouvre le destinent aux très grands jardins ou aux parcs. Pour profiter pleinement de ses charmes, il est préférable de le planter seul (sauf en cas de reboisement).
Son ombre légère en jeunesse puis plus dense à maturité en fait un excellent arbre d’ombrage, sous lequel il est agréable de créer un coin repos ou un espace de prairie naturelle.
En reboisement, le chêne sessile est très apprécié pour la qualité de son bois et sa bonne adaptation aux sols pauvres ou caillouteux.
Conseils du jardinier – FAQ
Peut-on planter un chêne sessile dans un jardin de taille moyenne ? Le chêne sessile atteint facilement 25 à 30 m de haut et développe une large cime : il est donc plutôt réservé aux grands jardins. Dans un jardin de taille moyenne, mieux vaut se tourner vers des chênes de plus petit développement ou des cultivars plus étroits, ou encore choisir un autre arbre d’ombrage.
Faut-il arroser un chêne sessile adulte ? Une fois bien installé (au bout de quelques années), un chêne sessile n’a plus besoin d’arrosage, même en été. Seuls les jeunes sujets, durant les deux à trois premières années, peuvent nécessiter un arrosage de secours en cas de forte sécheresse.
Le chêne sessile supporte-t-il bien les terrains calcaires ? Oui, c’est l’un de ses atouts : il tolère les sols légèrement à moyennement calcaires, à condition qu’ils soient suffisamment profonds et bien drainés. En sol lourd et gorgé d’eau l’hiver, en revanche, la reprise sera plus délicate.
Quelle distance respecter entre un chêne sessile et la maison ? Compte tenu de son futur développement, il est conseillé de le planter à au moins 15 à 20 m des bâtiments, des murs et des grandes canalisations. Ses racines sont puissantes et l’ombre portée sera importante à maturité.
Le chêne sessile est-il intéressant pour la faune du jardin ? Oui, c’est un véritable « arbre-habitat » : il nourrit de nombreux insectes, fournit des glands aux oiseaux et mammifères, et abrite des cavités pour la nidification. C’est un choix idéal si vous souhaitez favoriser la biodiversité à long terme.
Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.