Psylle, comment lutter contre ce ravageur proche du puceron

psylle identification et lutte

Au moment du débourrement de certains arbres fruitiers ou arbustes ornementaux, un petit insecte se jette sur les jeunes pousses, les fleurs et les bourgeons pour les dévorer. À l’œil nu, cet hémiptère ressemble beaucoup à un puceron. Mais comme il est doté d’ailes, il s’agit plutôt de psylles. Examinons les moyens de lutte préventive et curative contre ce ravageur.

Le psylle, c’est quoi exactement ?

psylle du poirier
Psylle du poirier

Le psylle est un insecte de l’ordre de hémiptères comme les pucerons ou les cicadelles. Au premier abord, les psylles ressemblent d’ailleurs beaucoup aux pucerons. De couleur jaune, verte ou brune, ils s’en différencient pourtant par les ailes qu’ils portent en position de « toit » sur le dos. Ils peuvent aussi faire penser à de mini-cigales.

Longs de 3 à 4 m, les psylles se déplacent en sautant. Ce sont surtout des insectes, munis d’un rostre, qui leur permet de piquer les tissus des végétaux et d’en sucer la sève.

Quant aux larves (qui ressemblent à de minuscules limaces), elles sont, comme souvent chez les insectes ravageurs, nettement plus voraces que les adultes. Suivant les plantes hôtes où elles naissent et se développent, elles s’attaquent aux jeunes pousses, aux boutons floraux et aux fleurs, aux bourgeons. Comme les pucerons, les psylles exècrent un miellat, source de fumagine, et qui attire les fourmis dans leur sillage.

Le cycle de vie du psylle

  • En janvier ou février suivant les espèces, les psylles sortent de leur hibernation
  • Mâles et femelles s’accouplent immédiatement et la femelle pond des milliers d’œufs qui éclosent 3 semaines après, au tout début du printemps, au moment du débourrement du feuillage
  • Les larves se gavent des tissus de leur plante hôte et passent par cinq stades larvaires successifs
  • Au bout de 6 à 9 semaines, les larves se nymphosent et deviennent adultes. Plusieurs générations se succèdent dans une année
  • Les psylles hivernent sous leur forme adulte.

À quels végétaux s’attaquent les psylles ?

Il existe différentes espèces de psylles qui ciblent les plantes ou arbustes qu’ils vont dévorer. Ils s’installent ainsi sur des arbres fruitiers, sur des arbustes ornementaux et même au potager, sur certains légumes :

psylles des agrumes
Psylle des agrumes
  • Le psylle du poirier (Carcopsylla pyri)
  • Le psylle du pommier (Carcopsylla mali)
  • Le psylle de l’olivier (Europhyllura olivina)
  • Le psylle des agrumes (Diaphorina citri)

Les psylles se régalent aussi du feuillage du buis (Carcopsylla buxi), de l’éléagnus (Carcopsylla fulguralis) , du laurier-sauce (Trioza alacris)…ou encore des carottes (Trioza apicalis) ou des poireaux (Bactericera cockerelli).

Sur la plupart de ces végétaux, les larves se nourrissent de sève. Elles empêchent le développement des bourgeons, les feuilles et les tiges attaquées se rabougrissent, les feuilles tombent. Les psylles du poirier gênent la croissance des bourgeons à fleur et endommagent les fruits. Pour les végétaux d’ornement, les dégâts sont essentiellement esthétiques.

Pour les plantes potagères et les arbres fruitiers, la production peut être amoindrie ou totalement compromise en cas d’attaque sévère.

Les psylles sont en outre vecteurs de maladies comme la fumagine, de virus ou de bactéries comme le phytoplasme du déclin du poirier.

Lutte préventive et traitements naturels contre les psylles

Pour lutter contre les psylles, on peut appliquer des méthodes naturelles de lutte curative :

  • Passer un jet d’eau puissant au revers de feuilles dès le début du printemps
  • Pulvériser une solution à base de savon noir (3 cuillères à soupe dans un litre d’eau) à renouveler au bout de deux semaines si nécessaire
  • Couper et brûler les rameaux fortement attaqués
  • Traiter avec une huile végétale (colza ou ricin) en fin d’hiver pour détruire une partie des œufs.

Mais, en matière de ravageurs, mieux vaut prévenir :

  • Éviter les fertilisations trop azotées
  • Favoriser la présence d’insectes indigènes, prédateurs des psylles, comme les coccinelles, les chrysopes, et les syrphes en plantant des plantes mellifères, de haies fleuries et des massifs de vivaces, en installant des hôtels à insectes et en supprimant tous les insecticides
  • Ménager ou introduire les punaises prédatrices des psylles (Anthocorides)
  • Poser des filets anti-insectes à mailles très fines sur les cultures potagères sensibles ou les arbustes
  • Installer des pièges chromatiques jaunes qui piègent les mâles (mais ils ne ciblent pas uniquement les psylles)

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Écrit par Pascale Bigay | L'écriture a ponctué la vie de Pascale. Tout comme la nature, la botanique, le jardinage... C'est pourquoi à travers ses mots, elle vous fait partager ses expériences et ses découvertes de jardinage, ses plantations de vivaces ou d'arbustes, ses recettes du potager, la vie de ses poules...