Les azalées et les rhododendrons sont deux plantes de terre de bruyère, très appréciées pour leur floraison généreuse et colorée et leur feuillage persistant d’un vert lustré. Faciles à cultiver en pot ou en pleine terre, ces deux plantes arbustives apprécient les situations mi-ombragées à ombragées et les sols acides, plutôt frais, fertiles et humifères. Relativement robustes, ces plantes bénéficient d’une belle longévité.
Pour autant, des invasions de parasites et des maladies peuvent impacter leur bonne santé et leur croissance.
Découvrez comment identifier, traiter et prévenir les principaux parasites et maladies spécifiques à ces espèces.
Les rhododendrons et azalées peuvent se montrer sensibles à quelques maladies, essentiellement s’ils ne bénéficient pas des conditions culturales adaptées. De même, les jeunes sujets sont souvent plus vulnérables. Comme de nombreuses plantes ornementales, ces deux arbustes de terre de bruyère peuvent être touchés par l’oïdium, qui se développe par temps chaud et sec. Mais les dégâts seront surtout d’ordre esthétique. Pour en savoir plus : Oïdium : prévention et lutte.
Si le feuillage de votre azalée ou de votre rhododendron jaunit, c’est assurément la chlorose ferrique.
Notre article consacré à comment lutter contre la chlorose ferrique vous explique les traitements et les gestes de prévention.
Il s’agit d’un pseudo-champignon du sol qui se développe dans un sol humide. C’est une maladie assez grave qui entraîne des dégâts considérables, voire la mort de la plante. C’est surtout une maladie invisible qui s’attaque aux racines. Le champignon attaque la plante via une blessure quelconque, au niveau du collet. Quant les symptômes apparaissent, il est trop tard.
Quels sont les symptômes ?
Le feuillage se flétrit, se replie sur lui-même pour former une cuillère. Puis, il se décolore et devient terne. Finalement, les feuilles pendent et prennent une teinte olive puis brune.
Que faire ?
Un rhododendron ou une azalée atteint de Phytopthora cinnamoni doit être détruit et emmené en déchèterie. Il faut en outre désinfecter le sol et attendre un délai de 3 mois avant de replanter. Ou bien changer la terre en profondeur. Les outils et bottes doivent également être nettoyés et désinfectés.
Tout passe par la prévention : votre rhododendron ou azalée doit être planté dans un sol parfaitement drainé, qui ne retient pas l’eau. Il faut donc ajouter, lors de la plantation, des graviers ou de la pouzzolane.
Cette maladie, due au champignon Pycnostysanus azaleae (ou Briosia azalea), se développe le plus souvent à cause des piqûres de pucerons ou de cicadelles. Concrètement, les boutons floraux et les bourgeons deviennent tout noirs et sèchent. De minuscules petites pointes noires, les spores, se hérissent sur les parties attaquées. La maladie se propage aux rameaux et aux feuilles.
Pour lutter, il suffit d’ôter les boutons floraux et bourgeons atteints. Il faut aussi éliminer les pucerons et les cicadelles.
Les rhododendrons et azalées, cultivés en pot, sont très sensibles à ce champignon microscopique qui se développe sur les feuilles blessées, au printemps. Cette maladie se remarque par les taches grisâtres ou brunâtres sur les feuilles. Dotées d’une marge plus foncée et de points noirs (les spores) en leur centre, ces taches s’étendent progressivement. Les feuilles finissent par tomber.
Pour lutter, il faut essentiellement supprimer et détruire les feuilles atteintes. Là encore, la prévention est essentielle :
Outre les très répandus pucerons, assez simples à éradiquer avec un jet d’eau ou une solution à base de savon noir et d’eau, les azalées et rhododendrons peuvent également être attaqués par les araignées rouges. Ces petits acariens, piqueurs et suceurs de sève, se développent en général lorsque l’atmosphère est trop chaude et trop sèche. Il suffit souvent d’arroser le feuillage par pulvérisation. Et si l’attaque est trop importante, une pulvérisation de décoction d’ail devrait suffire à régler le problème.
Les thrips, des insectes suceurs de sève, s’en prennent aussi aux rhododendrons et azalées. Le feuillage se couvre de marbrures argentées. Je vous laisse découvrir les manières de s’en débarrasser dans l’article Thrips : identification et lutte au jardin et au potager
Pour autant, d’autres insectes plus spécifiques s’en prennent fréquemment aux azalées et rhododendrons.
L’otiorhynque (Otiorhynchus sulcatus) est un coléoptère de couleur noire, reconnaissable à sa large trompe, qui vit caché en journée au pied des plantes hôtes. Fin mai, la femelle pond des centaines d’œufs dans le sol. Trois semaines après la ponte, des larves blanc jaunâtre éclosent. On en compte qu’une seule génération par an.
Les adultes grignotent les feuilles en dentelle la nuit et les larves s’attaquent aux racines fines et au collet. C’est pourquoi ce sont surtout les jeunes rhododendrons et azalées en pleine terre, ou les plantes cultivées en pot qui sont attaquées.
Que faire ?
Comment prévenir ces attaques ?
La cicadelle du rhododendron est un insecte sauteur, originaire d’Amérique, introduit en France dans les années 1970. Il se reconnaît assez facilement par son corps vert bleuâtre marqué de rayures rouge orangé, et ses pattes jaunes. Les cicadelles vivent en colonie. Au cours de l’été, elles pondent entre les écailles des bourgeons des boutons floraux. Les larves jaunâtres et les adultes se nourrissent de sève, ce qui peut occasionner la décoloration du feuillage.
Mais, les piqûres de cicadelle sont plus souvent le vecteur d’infestation par un champignon qui favorise la nécrose des bourgeons (Bud Blast).
Que faire ?
Comment prévenir ces attaques ?
Le tigre du rhododendron est en fait une punaise aux ailes rayées de noir et de blanc. Elle pond ses œufs au revers du feuillage. Les larves et les adultes sucent la sève des feuilles en été.
On reconnaît une attaque de tigres du rhododendron aux points ou taches vert clair à jaunes sur les feuilles. Le feuillage finit par brunir et tomber, le plante perd de sa vigueur. L’envers des feuilles est recouvert de taches noires, leurs excréments.
Que faire ?
Comment prévenir l’apparition des tigres du rhododendron ?
Pour contrer ces attaques de ravageurs, un jardin équilibré, riche en biodiversité, suffit parfois. En effet, si les insectes auxiliaires sont suffisamment nombreux, les infestations vont se réguler d’elles-mêmes, à plus ou moins long terme.
Pour favoriser la lutte biologique, il est donc essentiel d’attirer des insectes comme les coccinelles, les syrphes, les chrysopes, les carabes… qui constituent d’efficaces prédateurs contre les pucerons. Certaines variétés de punaises s’attaquent aux tigres du rhododendron, tout comme les coccinelles ou les chrysopes. C’est pourquoi il est essentiel d’installer des abris à insectes dans votre jardin, de laisser un espace non tondu dans la pelouse, de semer des plantes mellifères ou de garder une friche sauvage.
D’autres insectes seront chassés par de petits mammifères comme le hérisson ou la musaraigne, ou encore des oiseaux du jardin. Là encore, il est important de rendre votre jardin accueillant en entassant des feuilles mortes ou des branchages, en construisant un abri pour l’hiver, en permettant l’accès à votre jardin, en installant des mangeoires et des nichoirs…
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