Présente sur le sol français depuis 2010, la mouche asiatique (Drosophila suzukii), parfois appelée drosophile japonaise à ailes tachetées, s’attaque à une grande variété d’arbres et d’arbustes fruitiers. En une seule saison, elle peut provoquer de graves dégâts, sachant qu’elle bénéficie d’une croissance, d’une mobilité et d’une adaptabilité impressionnantes.
Découvrons ce diptère redoutable, et surtout les méthodes pour lutter et éviter son installation.
Comme son nom le laisse deviner, la mouche asiatique est un diptère d’à peine 3 mm de longueur. Elle appartient aux drosophiles, qui désignent généralement les mouches des fruits. C’est une cousine proche de la mouche du cidre (Drosophila melanogaster).
Originaire d’Asie du Sud-Est, cette mouche de petite taille, assimilable à un moucheron, est aujourd’hui présente sur tout le territoire français. Cette mouche se distingue par les ailes marquées de deux points noirs, uniquement chez le mâle, la femelle n’en ayant pas. En revanche, cette dernière dispose d’un ovipositeur en forme de scie avec lequel elle perce la peau des fruits pour pondre ses œufs.
Cette petite mouche asiatique, au thorax brun clair rayé de noir, se montre très mobile, mais aussi très polyvalente. Elle peut en effet s’attaquer à une large variété de fruits. Elle bénéficie en outre d’une capacité de reproduction tout à fait exceptionnelle.
Suivant les conditions climatiques, de 3 à 13 générations peuvent se succéder en une année.
Les dernières pontes avant l’hiver se font généralement dans des baies sauvages, comme celles du gui. Ensuite, les mouches pondent dans des fruits mûrs et sains, à l’épiderme assez fin. Et elles ne sont guère difficiles, car elles s’attaquent à une multitude d’espèces. Elles apprécient tout particulièrement les fruits de couleur rouge :
Concrètement, les larves qui se nourrissent de la chair des fruits, prêts à être récoltés, la ramollissent et l’oxydent. La chair se dégrade et les fruits se vident littéralement, avant de tomber au sol. Ils ne peuvent pas être consommés ou vendus. Ceux qui sont moins touchés se montrent très sensibles au développement de maladies cryptogamiques et des bactéries.
Les dégâts sont différents de ceux faits par la mouche de la cerise (Rhagoletis cerasi) et la mouche méditerranéenne (Ceratis capitata).
Il n’existe aucun traitement efficace, capable d’éradiquer cette mouche asiatique. De plus, comme il s’agit d’un ravageur venu d’Asie, les prédateurs parasitoïdes naturels, présents sur le territoire, ne sont pas efficaces. Pour autant, en 2023, l’INRA a obtenu l’autorisation d’introduction d’une guêpe parasite (Ganaspis cf brasiliensis) pour lutter contre la mouche asiatique. Les études sont en cours pour évaluer la réussite et les impacts de cette introduction.
Tout passe donc par la surveillance et la prévention pour éviter la pullulation de la mouche asiatique dans les vergers des professionnels ou des amateurs.
Des mesures prophylactiques permettent de limiter les dégâts :
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