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Un potager (presque) sans entretien, c’est possible !

potager sans entretien

Vous souhaitez cultiver votre propre potager mais vous êtes rarement chez vous. Si vous faites partie de ces personnes qui visitent leur jardin une fois par semaine, voire moins, optez pour un potager qui s’entretient (presque) tout seul ! On pourrait également l’appeler le potager perpétuel ou le potager du paresseux. Pourquoi ? Parce que le jardinier y cultive essentiellement des vivaces et fait appel au bon sens de la permaculture pour limiter les tâches pénibles tout en récoltant régulièrement.

Cultiver des légumes sans entretien ?

C’est possible. Vous avez un jardin mais vous pouvez rester plusieurs semaines sans y aller ? Privilégiez des espèces qui se débrouilleront sans vous, quasiment toute l’année. En combinant légumes vivaces, légumes oubliés et variétés qui se ressèment seules, vous limitez les semis, les arrosages et même le désherbage.

Des légumes résistants demandant peu d’entretien

Des légumes vivaces mais également des variétés résistantes et de culture facile vous permettront de cultiver un potager en y consacrant peu de temps.

  • L’artichaut. Une fois planté, l’artichaut ne demande presque rien. Optez pour la variété Petit violet qui offre de nombreux petits artichauts plus concentrés en goût que les autres variétés.
  • Le chou Daubenton. Un chou vivace très résistant et prolifique même sans arrosage : une véritable base pour un potager perpétuel.
  • Les aromatiques. Thym, romarin, sauge, origan… Toutes ces plantes aromatiques se plaisent dans un sol pauvre et demandent peu d’arrosage tout en vous offrant de quoi relever vos plats.

 

récolte de pommes de terre

Pommes de terre sous la paille : une culture productive et peu exigeante.
  • Les poireaux d’hiver (variété Bleu de Solaize). Une variété très résistante aux maladies et au froid, idéale si vous ne passez qu’occasionnellement.
  • Les pommes de terre. Vous pouvez choisir de cultiver ces dernières sous la paille : vous n’aurez plus qu’à la soulever pour récolter les tubercules dont vous avez besoin, sans bêcher !
  • Les oignons et les échalottes. Ces plantes à bulbes sont très faciles à cultiver et ne demandent presque pas d’eau une fois installées.

Les tubercules, ces légumes oubliés

Dans nos potagers actuels, ils sont les grands oubliés. Pourtant, les cultiver ne demande aucune attention particulière, si ce n’est de les planter une fois, puis de les récolter au fil des besoins.

 

Capucine tubéreuse au jardin
Capucine tubéreuse : décorative au jardin et savoureuse en cuisine.
  • Le topinambour. Attention, il est très envahissant : dédiez-lui une place à l’extrémité de votre terrain ou dans une zone bien délimitée.
  • Le crosne du Japon. Si vous vivez dans une région douce, ces tubercules peuvent durer plusieurs années et revenir spontanément.
  • Le souchet comestible. Il forme de petits tubercules au goût de noix de coco, parfaits en encas ou en cuisine créative.
  • La capucine tubéreuse. Comme les variétés annuelles, les feuilles ont une saveur piquante et ses tubercules se préparent comme des pommes de terre.

Des légumes qui se ressèment tout seuls

Vous oubliez de semer vos légumes pour l’année prochaine ? Pas de problème, certaines plantes potagères se chargent de se ressemer toutes seules et assurent la relève sans effort.

 

Blettes au potager
Blettes : généreuses, décoratives et souvent ressuyées en place.
  • L’oignon rocambole et l’ail rocambole. Ils développent à l’extrémité de leurs tiges des petits bulbes (appelés bulbilles). Le jardinier récolte le bulbe enterré et peut replanter ou laisser se replanter les bulbilles.
  • Le poireau perpétuel. C’est la même chose que pour l’oignon et l’ail rocambole : le poireau perpétuel se multiplie à partir des caïeux qui se développent à sa base et qu’il suffit de replanter.
  • La roquette. Une petite salade rustique qui apportera une saveur poivrée à vos plats et se ressème facilement d’une année sur l’autre.
  • La blette. Une bisannuelle qui se récolte la première année et produit fleurs et graines la deuxième année. Sans entretien, elle se sème parfaitement bien toute seule.
  • La scarole Cornet d’Anjou. Une variété ancienne et résistante qui se récolte à l’automne car elle supporte bien de faibles gelées.
  • Les tomates cerises ! Surprenant, mais la tomate cerise négligemment tombée au sol réapparaît souvent l’année suivante, parfois en grand nombre.

Les sauvages

Comme vous n’allez pas non plus perdre du temps en désherbage, n’hésitez pas à conserver certaines adventices comestibles. C’est une manière maline de transformer les “mauvaises herbes” en récolte.

  • Le chénopode Bon-Henri. Il présente une saveur proche de l’épinard et se cuisine de la même façon.
  • L’ortie. Très bonne en soupe, en pesto ou en flan, elle est aussi riche en minéraux et en vitamine C : ne l’arrachez pas systématiquement.

Se baisser le moins possible : optez pour les variétés grimpantes

Le jardinier préfèrera flâner dans son jardin sans entretien et cueillir ses légumes sans se baisser. Il privilégiera donc les variétés grimpantes qui se cultivent sur filets, grillages ou tipis de branches :

  • Les haricots à rames (des variétés abondantes comme Fortex ou Phénomène). Faciles à récolter à hauteur d’homme.
  • Les pois à rames et mangetout (des variétés comme Corne de bélier). Ils utilisent la verticalité et occupent peu de surface au sol.

Cultiver avec bon sens un potager sans entretien

L’arrosage et le désherbage sont deux activités essentielles au jardin, mais elles sont chronophages ! Toute l’intelligence du jardinier paresseux sera de les limiter, voire de les éliminer autant que possible, grâce au choix des plantes, au paillage et à l’observation du climat.

Limiter les arrosages et le désherbage

Même si les plantes choisies demandent peu d’arrosage, une astuce vous permettra de garder durablement l’eau dans votre sol et de vous économiser : le paillage. Il offre de nombreux avantages :

 

Arrosage au potager, arrosoir
Arroser moins souvent grâce au paillage : un réflexe de jardinier “paresseux”.
  • Il conservera l’eau. Paillé, le sol est moins soumis à l’évapotranspiration et reste humide plus longtemps. N’hésitez pas à pailler avec vos déchets de cuisine (cosses, fanes saines, épluchures végétales) : ils sont gorgés d’eau. C’est aussi une bonne astuce de jardinier paresseux : vous cueillez vos fèves et vous mettez directement les cosses sur le sol.
  • Le désherbage sera facilité. Grâce au paillage, les adventices germeront en quantité moins importante et seront faciles à arracher, puisqu’elles poussent à travers le paillage dans une terre meuble.
  • A lire : L’arrosage des plantes : voici tous nos conseils

Astuces pour se simplifier le travail

Vous avez à cœur d’avoir un potager sans entretien mais vous tenez quand même à cultiver des légumes qui nécessitent un arrosage plusieurs fois par semaine ? Voici quelques conseils pour limiter les contraintes :

  • Plantez au bon moment. Repiquer avant une pluie permettra une meilleure reprise de vos plants et vous évitera d’arroser.
  • Arrosez peu ou pas du tout vos légumes (sauf en cas de fortes chaleurs). Leurs racines iront davantage en profondeur pour chercher de l’eau et ils résisteront mieux à la sécheresse.
  • Ne semez que des salades de printemps et d’hiver. En été, il vous faudra trop arroser pour espérer voir vos semis lever correctement.
  • Pensez aux aromatiques (comme la lavande, le romarin, la sauge, le thym…). Elles demandent peu d’entretien et supportent bien la sécheresse.
  • Profitez de chaque passage dans votre jardin pour arroser les salades et les choux. Le paillis conservera l’humidité plus longtemps et vous évitera des arrosages quotidiens.
  • La culture de carottes est possible si vous semez des radis et des salades au même endroit. Ils éclairciront naturellement les carottes lorsque vous récolterez vos salades et vos radis.
  • Pour les tomates, mettez des salades au pied des plants. Elles garderont de la fraîcheur à leurs pieds et limiteront l’évaporation.

Conseils du jardinier – FAQ

  • Peut-on vraiment avoir un potager sans aucun entretien ?
    Non, un potager totalement autonome n’existe pas. En revanche, en choisissant des vivaces, des légumes qui se ressèment seuls et en paillant généreusement, vous pouvez réduire fortement le temps passé au jardin.
  • Je viens au jardin seulement une fois par semaine, est-ce suffisant ?
    Oui, si vous cultivez principalement des légumes rustiques et tolérants à la sécheresse (pommes de terre sous paille, topinambour, aromatiques, choux perpétuels…) et que le sol est bien paillé.
  • Quels légumes éviter dans un potager “sans entretien” ?
    Évitez les légumes très gourmands en eau et en soins : salades d’été, céleri branche, concombre, courgette en sol sec, certains choux pommés… Ils nécessitent des passages plus fréquents.
  • Faut-il fertiliser un potager peu arrosé ?
    Oui, mais en douceur : compost mûr, BRF, déchets organiques sous paillage… Ces apports se décomposent lentement et nourrissent le sol sans nécessiter d’interventions répétées.
  • Un potager sans entretien est-il compatible avec la permaculture ?
    Tout à fait. En réalité, on s’en rapproche : sol couvert, diversité de plantes, associations bénéfiques, recyclage des déchets verts sur place… Autant de principes très proches de la permaculture.

Écrit par Pauline Sutter