Les dimensions de l’abri conditionnent son usage, du simple laboratoire de semis à la véritable parcelle de production. Serres et tunnels permettent d’avancer les récoltes ou de les prolonger tard en saison mais aussi de créer un véritable jardin d’hiver.
Un abri potager au fil des saisons
Fin d’hiver :
- Le mois de février accueille les cultures en pleine terre d’épinards, de pommes de terre, de cresson, de carottes, d’oignons de Barletta (semés).
- Les choux de printemps, brocolis, choux-fleurs et pois sont semés sur tablette en plaques alvéolées ou godets anti-chignon avant d’être repiqués sous l’abri.
- De nouveaux plants de fraisiers peuvent se cultiver en hauteur pour un rendement maximal (voir ci-dessous).
Printemps – été :
- Les plantes qui réclament beaucoup de chaleur comme la tomate, le poivron, l’aubergine, la courgette ou le melon sont semés en contenants au début du printemps et peuvent poursuivre leur croissance en pleine terre dans la serre ou le tunnel jusqu’à l’automne. Le haricot vert ‘Morgane’ se sème dès avril en pleine terre.
Fin d’été :
Semis tardifs :
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Tunnel avec salades en pleine terre A la fin de l’été, de nouveaux cycles de culture peuvent s’enclencher avec un mois de retard sur les dates de semis à l’extérieur.
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On y trouve des salades comme les laitues ‘Appia’, ‘Gotte Jaune d’or’, la mâche, la chicorée, les mini-betteraves, l’oseille, le persil, etc..
Obtenez des fraises avec un mois d’avance :
- Dès la fin de l’été, faites raciner des plants de fraisier issus de stolons dans des pots enterrés à l’extérieur de l’abri.
- Recouvrez-les de feuilles afin qu’ils subissent une période de froid.
- Rentrez-les sous l’abri en février et fertilisez avec un engrais liquide dès le démarrage de la végétation.
- La floraison étant fragile, vous prendrez soin de recouvrir les plants avec un voile d’hivernage le soir.
- Une fois les récoltes opérées, les plants sont généralement arrachés et renouvelés pour garantir une production optimale.
Un écosystème pour plantes des régions chaudes
L’intérêt d’une serre concerne aussi le jardin d’agrément.
Elle permet de :
- préserver des plantes gélives ou semi-rustiques du jardin pendant l’hiver,
- préparer des potées et suspensions estivales à partir de semis,
- abriter une collection de plantes tropicales et oser des extravagances comme faire pousser des baobabs ou une collection de cactées.
- La serre devient alors une véritable pièce à vivre transformée en jardin d’hiver.
La production de légumes peut très bien s’accompagner d’une culture de fleurs en pleine terre telles que soucis, chrysanthèmes, fleurs à couper… Ces dernières favorisent ainsi la pollinisation et préservent de certains ravageurs.
L’œillet d’Inde éloigne par exemple la mouche blanche très fréquente sous abri.
Eloigner les parasites
Pensez à installer des bandes gluantes jaunes et bleues destinées à piéger notamment les aleurodes et les thrips. Employez des produits de biocontrôle (1) afin de conserver une atmosphère saine et protéger les insectes utiles. Un véritable écosystème doit pouvoir s’installer pour parer les différentes attaques. N’oubliez pas d’ouvrir l’abri pour favoriser les interactions avec les insectes du jardin comme le chrysope surnommé le « lion des pucerons » !
Introduire des insectes auxiliaires (larves de chrysopes ou de coccinelles) aide aussi à lutter de manière naturelle contre les pucerons, cochenilles farineuses, thrips, araignées rouges et autres acariens…
(1) : les produits de biocontrôle comprennent des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale, des macro-organismes (coccinelles…) et micro-organismes (bactéries, champignons, nématodes…), et des médiateurs chimiques (phéromones…)
Quelques accessoires utiles
Des instruments de mesure
La maîtrise de la température et de l’humidité est indispensable pour ne pas infliger de stress aux plantes. Des accessoires de mesure comme un thermomètre à lecture retardée et un hydromètre permettent d’anticiper et d’améliorer ces paramètres.
L’aération et le dosage de l’arrosage sont aussi primordiaux pour garantir le succès de vos plantations !
Le chauffage
Les tablettes chauffantes sont un moyen économique de chauffer la serre, d’accélérer les germinations ou de protéger des faibles gelées. Il existe différents systèmes conçus pour des besoins divers :
- la mini-serre de multiplication recouverte d’un toit en polycarbonate transparent à brancher sur prise électrique,
- les câbles chauffants à enterrer sous 10 cm de sable humide,
- les nappes et couvertures chauffantes, pratiques pour mettre sous les plaques de cultures.
Cependant, sans électricité, la technique de la couche chaude est tout aussi efficace pour démarrer des germinations. Procédez de la manière suivante :
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Dispositif de couche chaude pour le semis Etalez une brouette de fumier frais humide sur une surface de 1 m sur 0,65 m de large.
- Ajoutez 5 cm de terre par-dessus puis recouvrez d’une bâche plastique.
- Patientez 5 jours pour que le système de chauffe soit enclenché avant de poser vos semis en plaques. Attention, la chaleur de la fermentation atteint facilement 70°C !
Il existe aussi des chauffages d’appoint à pétrole pour le maintien de petites serres de 4-5 m² hors-gel. L’ajout d’un système de ventilation permet de mieux répartir la chaleur et d’éviter les moisissures. Il s’utilise aussi sans chauffage durant l’été pour rafraîchir l’abri
Texte et photos Eva Deuffic
Pour aller plus loin :
> Culture sous abri : choisir le bon matériel (serre, tunnel, chassis)
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